Traçabilité des uns, opacité des autres

Les lumières du Consumer electronic show (CES) de Las Vegas sont éteintes, mais les yeux de ses 170.000 participants déclarés continuent de briller. Tout est dans la démesure à la grande foire des produits électroniques, y compris l’espoir de faire fortune des nouveaux arrivants. Sans attendre, Amazon a annoncé que son assistant intelligent Alexa était désormais intégré à 200 millions d’appareils, Google que le sien était utilisé par 500 millions de personnes chaque mois. Rares sont les objets qui ne sont pas connectés ou sont annoncés l’être prochainement, même la pomme de douche n’y échappe pas.

Les inégalités ont de beaux jours devant elles

On n’en parlait jamais, on ne parle plus que de cela ! Thomas Piketty a ouvert le ban avec son ouvrage best-seller, et depuis le sujet des inégalités a trouvé sa place dans les débats pour ne plus la quitter. À quoi doit-on attribuer cette soudaineté ? À la concomitance de la venue au pouvoir de Donald Trump, de la sortie du Royaume Uni de l’Union européenne et de la déstabilisation généralisée des partis de gouvernement européens ? Devenue globale après avoir atteint sa dimension politique, la crise ne se laisse toujours pas ignorer.

DÉBATS OUTRE-ATLANTIQUE, par François Leclerc

Billet invité.

Ben Bernanke et Larry Summers, l’ancien président de la Fed et l’ex-conseiller de Barack Obama, s’affrontent par blogs interposés aux États-Unis dans un débat stratosphérique afin de donner la clé de l’état actuel de l’économie mondiale. Le premier met l’accent sur la « surabondance d’épargne », et le second trace la perspective d’une « stagnation séculaire », faute de demande justifiant l’investissement. Dans un cas, la course aux dévaluations compétitives et aux manipulations de la monnaie qu’il faudrait cesser est en cause, dans l’autre cette tendance de longue durée implique des investissements publics dans les infrastructures. Faut-il cependant … Lire la suite

AU CHEVET DE LA ZONE EURO, QUE FAIRE APRÈS LA SAIGNÉE ? par François Leclerc

Billet invité

Comment les dirigeants européens vont-ils sortir du pétrin dans lequel ils se sont fourrés (y conduisant leurs administrés) ? Sigmar Gabriel, le vice-chancelier social-démocrate allemand, a lancé un ballon d’essai en proposant d’adopter une nouvelle méthode de calcul du déficit excluant les dépenses occasionnées par les réformes, ce qui ne nécessiterait pas selon lui de modification d’un Traité figeant dans le marbre des règles qui se révèlent inapplicables. L’artiste travaille sans filet ! L’affaire est à réglage fin, puisqu’il n’est pas question de se déjuger ouvertement.

Angela Merkel a immédiatement rétorqué que le Traité était tabou, ce que … Lire la suite

Désendettement : UN PLAN A’ DANS LEURS RÊVES LES PLUS FOUS, par François Leclerc

Billet invité.

Cela cogite ferme pour préparer une suite aux élections du Parlement européen et à la désignation du nouveau président de la Commission. La page qui va être tournée va donner l’occasion, espère-t-on, d’engager une nouvelle étape de la construction européenne et permettre conjointement la mise sur pied d’un plan A’ de désendettement, car il ne pourra pas être ignoré longtemps que l’actuel coince. Une chose a été de traiter avec la Grèce, l’Irlande, le Portugal et l’Espagne, une toute autre affaire se présente avec l’Italie et la France, dont la trajectoire ne s’inscrira pas dans le cadre prescrit.… Lire la suite

L'actualité de demain : PIKETTY ET GRAEBER, DES ISSUES PAR LE HAUT, par François Leclerc

Billet invité

Alors que la lancinante question de la dette est une fois de plus de retour, mais cette fois-ci de l’autre côté de l’Atlantique, l’économiste Thomas Piketty et l’anthropologue David Graeber publient en France deux ouvrages (*) qui ont en commun de préconiser des solutions radicales. Le premier propose de lever un impôt mondial sur le patrimoine – occasion d’en faire l’inventaire détaillé – le second d’annuler une fois de plus la dette, en se référant à 5.000 ans d’histoire. Tous les deux s’inscrivent dans la perspective mondiale qui s’impose.

Au vu de la dimension qu’elle a progressivement atteinte, … Lire la suite

L'actualité de la crise : VOUS AVEZ DIT ARISTOCRATIE ?, par François Leclerc

Billet invité

Parmi les idéologues qui, en toute indépendance d’esprit, pilotent la Banque centrale européenne (BCE), il n’est plus besoin de présenter son président, Jean-Claude Trichet, ou celui qui devait lui succéder, Axel Weber. En revanche, Lorenzo Bini Smaghi, membre du directoire, gagne a être lu.

Dans une interview au Monde daté de vendredi, il vient de résumer en une seule phrase la principale conclusion qu’il tire de la crise financière, caractérisée par une hypertrophie de la dette privée : « les pays doivent être moins libres d’émettre de la dette ».

Pour y parvenir, sa vision de l’avenir s’appuie … Lire la suite